Mini-Critik : Les dents du singe
- Daniel Venera
- 6 avr. 2018
- 1 min de lecture
Dernière mise à jour : 22 oct. 2019
Le premier court-métrage de René Laloux, un cadavre exquis en papier découpé

Synopsis des scénaristes :
« Il y avait un pauvre qui souffrait des dents, il alla un jour chez un dentiste. Il ignorait que cet homme volait les dents des pauvres, pour les vendre aux riches. Heureusement, un singe magicien survint… »
Aidés par René Laloux, 10 patients de la clinique psychiatrique de La Borde écrivirent l’histoire à tour de rôle. Un cadavre exquis sans contrainte.
Ainsi, derrière ce conte, on ressent leurs tourments et leur envie d’en sortir.
Le pauvre/malade est isolé dans une ville fantôme. Une blouse blanche lui vole ses dents. En plein cauchemar, les membres de sa famille sont arrachés par la pince, métonymie de la maladie psychiatrique. Aussi, en psychanalyse, rêver de perdre ses dents a des significations diverses et angoissantes (changements, échec, mort …).
Les policiers incarneraient la paranoïa. Le pauvre veut retrouver ses dents. Les policiers le pourchassent. Sans raison.
Les dessins primaires sont violents. Animés par le papier découpé, les mouvements sont irréels.
Une touche d’espoir arrive avec le burlesque. Comme Chaplin, le pauvre échappe à la police.
La guérison viendra d’une force magique. Le singe incarnerait le traitement.
L’écriture soigne. Les Dents du singe a permis aux patients d’exorciser leur douleur, d’y voir une porte de sortie. C’est leur chef-d’œuvre.
« Je n’ai jamais éprouvé autant de liberté et de plaisir à faire un film » René Laloux, réalisateur
Merci d’avoir lu !
Les Dents du singe, avec l’introduction dans la clinique de La Borde :
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